Chère amie, cher ami,
Avez-vous déjà reçu ce message et signé cette pétition ? Si oui, s’il vous plaît, faites-le circuler de toute urgence autour de vous : le 23 janvier prochain, les amendements pour sauver les abeilles locales que nous avons réussi à faire passer en „Commission Agriculture“ du Parlement européen – grâce à votre engagement sans faille et à la pression énorme que nous avons exercée tous ensemble sur les députés de la Commission ! – vont être débattus par les députés spécialisés sur ces questions au Parlement européen.
40 organisations, conservatoires, et scientifiques, engagés dans la protection des abeilles locales en Europe, viennent de publier une Déclaration de principe pour appuyer officiellement notre action à Bruxelles (1).
Mais nous ne réussirons qu’en réunissant le plus grand nombre de citoyens possible pour convaincre les députés de soumettre au plus vite nos amendements au vote de TOUS les députés européens – Étape indispensable pour que le Parlement se prononce massivement en faveur d’une protection des abeilles locales en Europe… avant qu’il ne soit trop tard pour elles !
Merci pour votre action immédiate !
Madame, Monsieur, Nous avons une opportunité inespérée d’obtenir un bouclier juridique pour protéger l’abeille noire (Apis mellifera mellifera) et les autres races d’abeilles locales européennes menacées d’extinction. Pour cela, POLLINIS, avec la Fédération européenne des Conservatoires de l’abeille noire (la FEdCAN) et les associations de sauvegarde des abeilles locales européennes ont besoin de votre aide de toute urgence : s’il vous plaît, signez dès maintenant notre pétition en cliquant sur ce lien. Il ne reste que quelques jours pour faire pression sur les députés européens ! La situation devient critique pour nos abeilles. Installées pourtant depuis plus d’un million d’années sur tout le continent européen, les abeilles locales butinent sans relâche, saison après saison, siècle après siècle, les fleurs de nos campagnes, assurant la reproduction d’une grande partie des fruits et légumes consommés par des générations d’habitants. C’est en grande partie grâce à leur travail acharné que les populations locales ont pu se nourrir sainement pendant des siècles. Aujourd’hui, ces pollinisateurs pourtant indispensables subissent de plein fouet le contrecoup des grands bouleversements contemporains… – Empoisonnement aux pesticides, notamment néonicotinoïdes et nouveaux „tueurs-d’abeilles“ ; – Perte de l’habitat naturel avec l’urbanisation galopante et l’artificialisation des sols, la disparition des haies, des friches et des arbustes qui constituaient autant de refuges et de zones de reproduction pour les insectes ; – Perte de la diversité alimentaire avec la monoculture, la baisse du nombre et de la variété des fleurs dont les abeilles peuvent butiner le pollen et le nectar ; – Introduction de parasites et de virus étrangers (varroa, Nosema ceranae…), et de nouvelles espèces prédatrices (frelon asiatique en particulier) contre lesquelles les abeilles sont sans défense ; – Importation massive d’abeilles étrangères réputées plus efficaces ou plus dociles, et hybridations effrénées des différentes races d’abeilles entre elles, dégénérescence des colonies d’abeilles dès la deuxième génération, et perte catastrophique du précieux capital génétique des sous-espèces locales… Nos abeilles locales – celles qui sont adaptées à nos climats et nos territoires – n’ont jamais été aussi menacées par le transfert de gènes d’autres espèces ! Ces dernières années, les pesticides, les parasites et les nouvelles maladies ont fait quasiment disparaître les populations d’abeilles sauvages et décimé les ruchers à travers toute l’Europe. Depuis, une grande partie des apiculteurs est obligée de reconstituer chaque année leurs ruchers avec des abeilles étrangères, peu ou pas adaptées aux fleurs et au climat local. Ce phénomène a déjà des conséquences catastrophiques pour les apiculteurs bien sûr, mais également pour l’agriculture et la biodiversité – et cela nous concerne tous, nous, citoyens de l’Union européenne. Ce mélange des différentes races („sous-espèces“ disent les spécialistes) génère beaucoup d’individus fragiles, mal ou pas du tout adaptés, qui ont besoin de plus en plus de soins de la part des apiculteurs pour pouvoir simplement survivre : – Nourrissement au sucre pour les maintenir en vie lors des longues périodes de pluies, et pendant l’hiver ; – Remplacement artificiel des reines de moins en moins fécondes, voire stériles ; – Transhumance (déplacement) des colonies, incapables de trouver sur place les moyens de leur subsistance. Ce transfert génomique a un nom : „l’introgression“. Et il pourrait bien avoir raison d’un patrimoine génétique vieux de plus d’un million d’années. Après avoir survécu à deux glaciations, l’abeille noire (Apis mellifera mellifera) et les autres races d’abeilles locales sont peut-être pourtant les seules à pouvoir résister aux changements climatiques qui sont en train de se produire. Pourtant, elles sont aujourd’hui menacées par les nouvelles techniques qui s’opèrent depuis quelques décennies dans l’apiculture. En France, les importations d’abeilles sont passées de 5 à 48% entre 2007 et 2012. En Île-de-France, le taux a même grimpé à 80% en 2014. Et le déclin continue depuis. Pas seulement en France bien sûr : on observe le même phénomène dans la plupart des pays européens. C’est un cercle vicieux. Des colonies d’abeilles qui pouvaient survivre presque sans l’intervention de l’homme sont de plus en plus souvent remplacées par des abeilles importées d’élevage plus fragiles et dépendantes de l’homme pour leur entretien et leur alimentation. L’utilisation (l’exploitation) de l’abeille par l’homme se fait aujourd’hui dans des conditions qui deviennent défavorables à l’espèce toute entière. On a aujourd’hui en moyenne entre 30 et 40% de mortalité dans les ruchers, mais certains considèrent désormais que c’est normal ! Et le pire reste à venir si l’on n’agit pas immédiatement : même pour les apiculteurs qui voudraient travailler avec des abeilles locales au patrimoine génétique préservé, cela devient de plus en plus difficile de se procurer des essaims. Aujourd’hui, la masse critique de disparition est atteinte : dans certaines régions, et même certains pays comme l’Allemagne, l’abeille noire a déjà disparu… Sans une action déterminée de tous les pays européens, l’abeille noire et les autres races locales européennes ne subsisteront bientôt plus qu’à l’échelle d’échantillons dans les conservatoires… ou de banques de gènes congelés dans les frigos des laboratoires des firmes biotechnologiques qui veulent s’en servir pour créer des „super-abeilles“ brevetées qu’ils revendraient à prix d’or. Ce serait un désastre, et pas seulement pour les apiculteurs. Avec la disparition des abeilles locales, ce sont des millénaires d’adaptation génétique au climat local, aux plantes, aux fleurs des vergers et des potagers, aux parasites et aux prédateurs qui s’évaporent – des maillons-clé de notre apiculture qu’on ne pourra jamais remplacer… Mais surtout, des abeilles très précieuses car extraordinairement résistantes aux changements climatiques et aux stress… …et sur lesquelles nous devons absolument pouvoir compter pour assurer la survie des populations d’abeilles sur le territoire européen, et bâtir une apiculture durable qui bénéficiera aux générations futures. La reconstitution de populations d’abeilles locales robustes et adaptées à la flore et aux conditions climatiques et géographiques locales est encore possible, à partir de certains territoires où elles subsistent encore ! C’est une question de volonté politique. S’il vous plaît, faites pression sur les députés européens en cliquant ici ! Un peu partout en Europe, des apiculteurs conscients de la perte terrible que représenterait la disparition de l’abeille noire et des différentes races locales d’abeilles, ont décidé d’agir pour protéger ce qu’il reste encore de colonies en France, en Belgique, en Suisse, en Italie, au Royaume-Uni, au Danemark et ailleurs. Ils ont monté des conservatoires, véritables zones-refuges pour le bien-être des abeilles et des apiculteurs qui s’en occupent, où les abeilles peuvent évoluer et se reproduire sans risque de subir un croisement génétique avec d’autres espèces importées. Les pratiques des apiculteurs au sein des conservatoires s’accordent au mieux à la biologie des abeilles : croissance autonome jusqu’à la reproduction, puis sélection naturelle exercée par l’environnement sauvage des conservatoires, ce qui permet de restaurer leur vitalité. Ces apiculteurs mènent chaque jour un travail acharné pour tenter de préserver à tout prix nos précieuses abeilles locales. Mais aujourd’hui, ils ont besoin de votre aide – et de celle du plus grand nombre de citoyens que nous arriverons à mobiliser à travers l’Europe : les sanctuaires de l’abeille locale sont en danger, et seule une réaction massive et imminente des citoyens pourra aider à les protéger. Certains pays ont déjà pris des mesures pour protéger de petites zones de leur territoire pour protéger leurs précieuses abeilles locales. Mais en France, comme dans la plupart des pays européens… rien ou presque : il y a bien des arrêtés (communaux, ministériels, fédéraux…) qui listent les insectes protégés – on y trouve des papillons comme l’azuré du serpolet, l’apollon ou le sphinx de l’épilobe ; des coléoptères comme le grand capricorne ou la rosalie des Alpes ; une grande variété, hélas, de libellules (leucorrhines, cordulies…). Mais pas d’abeilles. Pour les autorités, l’abeille noire et les abeilles locales, du fait de leur utilisation en apiculture, ne sont pas sauvages. Elles ne peuvent donc pas être protégées comme le sont les papillons par exemple. Du fait de sa rencontre avec l’Homme, l’abeille qu’on trouvait pourtant à l’état naturel il y a quelques décennies encore, n’entre désormais plus dans la catégorie des espèces sauvages. Pour autant, elle n’entre pas non plus dans le cadre des espèces d’élevage protégées – essentiellement du bétail, comme le cabri créole, le porc de Bayeux ou la vache mirandaise par exemple. Les abeilles locales subissent un vide administratif : elles n’entrent pas dans les cases des espèces considérées comme menacées. Et il en va de même pour les conservatoires montés par les apiculteurs qui tentent coûte que coûte de les sauvegarder : aucun outil juridique ne leur permet de protéger leurs ruches contre l’intrusion d’abeilles importées et empêcher l’hybridation de leur cheptel. C’est un combat de tous les jours pour ces apiculteurs courageux et déterminés à sauvegarder ce qu’il reste encore d’abeilles locales sur le territoire : à Belle-Ile-en-mer, en Lozère, ou même dans les conservatoires d’Ile-de-France ou d’Auvergne, soutenus par le CNRS, il ne se passe pas une année sans qu’une affaire d’intrusion de cheptel importé n’éclate : il suffit de l’installation dans ces zones d’une seule ruche peuplée d’abeilles différentes pendant la période de fécondation pour anéantir tout ce travail de protection et de préservation. Et à chaque fois, il faut se battre, essayer de convaincre les intrus de la nécessité de protéger l’écotype local… Ce serait tellement plus simple si les conservatoires bénéficiaient tout simplement d’une protection juridique solide, comme c’est le cas pour les parcs nationaux, les espaces naturels sensibles, les réserves biologiques ou les aires marines protégées ! Mais les apiculteurs qui demandent cette protection sont encore trop peu nombreux, et leur voix n’est pas assez forte pour se faire entendre des responsables politiques. C’est pourquoi POLLINIS, qui est l’un des membres fondateurs de la Fédération européenne des Conservatoires de l’abeille noire (FEdCAN), fait appel à vous de toute urgence : Ajoutez votre voix à celle des citoyens et des apiculteurs protecteurs de l’abeille noire et des races européennes d’abeille locale, pour demander la protection juridique des conservatoires d’abeilles locales et pour faire reconnaître l’importance majeure des différentes races locales pour la biodiversité et l’avenir de l’apiculture en Europe ! Nous voulons lancer un grand appel des citoyens et des apiculteurs, dans tous les pays d’Europe, pour obtenir l’adoption d’un statut d’urgence garantissant la protection par zones des différentes espèces locales d’abeilles. Il suffit parfois de seulement quelques essaims d’abeilles importées pour détruire tout un cheptel d’abeilles locales. Sans véritable protection officielle, les zones de protection sont à la merci de n’importe quel voisin qui déciderait de se lancer dans l’apiculture avec des essaims importés. Les conséquences sont potentiellement dramatiques pour l’abeille locale : La disparition de ces petits insectes indispensables réduirait à néant tous les espoirs de repeupler les territoires avec les différents écotypes locaux d’abeilles naturellement adaptées et résistantes, et d’enrayer en Europe le déclin alarmant des abeilles et des pollinisateurs. Vous le savez, ici chez POLLINIS nous nous battons depuis des années contre les principaux facteurs de mortalité des abeilles – pesticides tueurs d’abeilles en tête. Mais tout ce travail ne servirait à rien si nous laissons en parallèle le patrimoine génétique des abeilles se dégrader à force d’hybridations incontrôlées avec des abeilles moins adaptées. Nous sommes aujourd’hui sur le point d’obtenir l’adoption d’amendements au niveau européen (2) qui permettraient la reconnaissance officielle par l’Union européenne du drame que constitue la disparition de nos abeilles locales… la protection juridique des zones conservatoires… et la création d’un cadre juridique pour protéger durablement les races d’abeilles locales et empêcher leur disparition ! Mais nous avons besoin pour y arriver d’une vaste mobilisation des citoyens européens pour faire pression sur les députés européens et les obliger à voter les amendements que nous avons fait déposer, lors de leur prochaine réunion en Commission Agriculture qui aura lieu d’ici quelques semaines. Ne croyez pas que le combat soit gagné d’avance : en face de nous, des labos se démènent pour décoder les précieux gènes de l’abeille locale et fabriquer des „super-abeilles“, résistantes aux pesticides par exemple, pour breveter ce bien inestimable (qui devrait au contraire être protégé au titre de patrimoine commun de l’Humanité – et de la Nature !) et en faire une source de profit gigantesque en prenant toute l’humanité en otage. Ces géants de la biotechnologie espèrent, en « créant » de toutes pièces des abeilles « compatibles » aux pesticides (comme ils le font déjà avec certaines cultures comme le maïs OGM), maintenir l’Europe dans la dépendance chimique où elle se trouve actuellement, et empêcher que le déclin des abeilles et le désarroi des apiculteurs puissent encore servir à condamner les pesticides et à justifier le passage urgent à une agriculture qui ne décime plus les pollinisateurs. La préservation des différentes abeilles locales européennes est l’un des meilleurs moyens dont nous disposons aujourd’hui pour garantir aux générations futures un pollinisateur naturellement résistant et adapté à son environnement local, et pour espérer pouvoir basculer rapidement l’Europe dans un système agricole respectueux des pollinisateurs et des écosystèmes, qui apprend à les utiliser plutôt que vouloir à tout prix les transformer. Alors s’il vous plaît, signez au plus vite votre pétition pour obtenir le vote des amendements permettant d’obtenir la protection juridique des conservatoires et la reconnaissance des abeilles locales en Europe. Et si vous le voulez bien, faites circuler largement ce message autour de vous, pour informer et alerter vos proches de ce gâchis gigantesque et encore méconnu, et les rallier à notre mouvement pour faire pression sur les députés européens et protéger véritablement les abeilles locales. Merci par avance ! Bien cordialement, Nicolas Laarman (1) Déclaration de principe adressée aux députés européens (2) Amendements n°176, 187, 188, 191, 350, 365, 376, 386, 389 et 392 déposés dans le cadre du Projet d’Initiative 2017/2115(INI) Perspectives et défis pour le secteur apicole de l’Union européenne2017/2115(INI) Perspectives et défis pour le secteur apicole de l’Union européenne |
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